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Plusieurs travaux ont montré que les diabétiques s'exposent à un risque de dépression notablement accru, par rapport au reste de la population. Toutefois, chez les diabétiques de type2 (DT2), la prévalence exacte de la dépression n'était pas très clairement établie, avec des résultats oscillant de 15% à 24% selon les travaux. La présente étude (The Madrid Diabetes Study) visait à estimer cette prévalence chez les patients diagnostiqués avec le DT2 et à identifier les facteurs sociodémographiques, cliniques et psychologiques associés à la survenue d'une dépression dans cette population.Au total 2 955 personnes atteintes d'un DT2 ont accepté de répondre annuellement à un questionnaire évaluant leur état psychologique. L'âge moyen des participants était 70,2 ans et 48,1% étaient des femmes.Principal enseignement : un participant sur cinq (20,03%) est dépressif. Comparés aux patients non dépressifs, il s'agit plus souvent de femmes, de personnes âgées, veuves ou divorcées, avec un niveau d'éducation inférieur, sans activité professionnelle et prenant un traitement antidiabétique plus lourd et depuis plus longtemps. Les personnes dépressives ont aussi un IMC supérieur, consomment moins d'alcool, sont plus sédentaires, ont plus souvent une neuropathie ou une insuffisance rénale, et son moins nombreuses à avoir fumé.Enregistrée chez 14,8% des personnes de l'échantillon, l'anxiété coexiste avec la dépression dans 8,6% des cas. De plus, les patients dépressifs ont plus fréquemment des antécédents personnels de dépression et d'anxiété et un état de santé auto-déclaré passable ou médiocre.Pour les auteurs madrilènes, ces résultats sont préoccupants et devraient alerter les praticiens sur l'importance d'un dépistage régulier des troubles dépressifs chez les diabétiques de type 2. (référence : British Medical Journal Open, 24 septembre 2018, doi : 10.1136/bmjopen-2017-020768)https://bmjopen.bmj.com/content/8/9/e020768