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La peau nous protège des agressions mais, en hiver, l'exposition au froid entraîne une diminution du film protecteur et laisse la peau déshydratée, moins élastique et plus sensible aux agressions. Diverses atteintes cutanées la menacent.Ces fissures cutanées peu profondes peuvent être accompagnées d'un craquellement et parfois même de saignements. Principalement localisées aux pieds, aux mains et aux lèvres, les crevasses ou gerçures sont fréquentes en hiver car le froid entraîne une vasoconstriction et diminue donc la circulation sanguine aux extrémités afin de limiter les pertes de chaleur en irriguant les zones vitales.L'utilisation de certains savons décapants, des activités manuelles ou encore certaines dermatoses (dermatite, psoriasis...) peuvent également en engendrer. Afin d'éviter leur apparition, il est conseillé de privilégier un savon surgras pour l'hygiène des mains, d'éviter des antiseptiques trop détergents (y compris les gels hydroalcooliques), de se sécher les mains en tamponnant avec une serviette, de porter des gants ainsi qu'une à deux paires de chaussettes pour les sorties à l'extérieur ainsi que des gants adaptés pour les travaux ménagers. Un régime alimentaire riche en vitamines et en acides gras essentiels est également intéressant. En hiver, des applications répétées de soins émollients permettent de maintenir le film hydro-lipidique de la peau des zones fortement fragilisées.Pour traiter les crevasses, il est également recommandé d'appliquer des soins émollients à plusieurs reprises. Une application en couche épaisse aux mains et/ou aux pieds, suivie du port de gants et/ou de chaussettes avant le coucher constitue un bon conseil. L'utilisation d'un baume à lèvres -renfermant des corps gras (vaseline, cires...), des agents cicatrisants - plusieurs fois par jour est également souhaitée en cas de crevasses aux lèvres.Le beurre de karité, les huiles végétales (olive, avocat, argan, abricot...) et le gel d'aloé vera figurent parmi les émollients mais ils peuvent également servir de support de dilution à des huiles essentielles, tout en sachant que l'huile essentielle (HE) de ciste ladanifère peut être appliquée pure pour ses capacités exceptionnelles de cicatrisation. Les macérats huileux (carotte, calendula, millepertuis*) sont également une bonne proposition comme agents cicatrisants et/ou antiinflammatoires.Des pansements à base d'hydrocolloïde peuvent également être proposés.La sécheresse cutanée induite par les conditions climatiques hivernales peut également être à l'origine d'apparition de perlèche, intertrigo de la commissure labiale, présentant souvent des lésions douloureuses, saignant facilement au contact et limitant l'ouverture de la cavité buccale. Un érythème, une fissure sur fond inflammatoire, des lésions croûteuses ou encore hyperkératosiques peuvent compléter le tableau clinique.Afin d'éviter l'apparition de la perlèche, il est conseillé d'hydrater ses lèvres par applications répétées d'un stick labial et d'éviter d'humecter ses lèvres avec de la salive. Si l'affection persiste malgré ces recommandations, un avis médical s'impose afin de pouvoir mettre en oeuvre un traitement adapté après avoir identifié l'agent pathogène (staphylocoque doré, Candida sp...)Ces eczématides se présentent sous forme de petites plaques rosées et rugueuses évoluant toujours vers une hypopigmentation secondaire, elles ont tendance à s'observer davantage chez les enfants à peau sèche voire atopique mais elles peuvent survenir en hiver suite aux grandes variations de température entre l'extérieur et l'intérieur.Chaque lésion évoluant en deux phases, il est fréquent de rencontrer des lésions d'âge différent. La lésion initiale (phase inflammatoire) se présente sous forme ronde ou ovale, un peu sèche ou rugueuse éventuellement crouteuse avec une rougeur associée, discrète, à peine visible et des démangeaisons non systématiques.L'eczématide peut prendre un caractère annulaire avec une bordure plus marquée que le centre. Cette phase initiale laisse place à une tache dépigmentée lisse évoluant de façon spontanée vers la repigmentation après plusieurs mois. Les dartres sont donc plus visibles chez les personnes à peau pigmentée.Ces eczématides sont multiples et prédominent essentiellement sur le visage et en particulier sur les joues chez l'enfant. Les récidives sont fréquentes jusqu'à la puberté. Après l'enfance, on les retrouve plutôt sur les bras, les cuisses, les épaules et le tronc.La prévention repose sur l'emploi d'agents lavants non irritants, l'application d'émollients (beurre de karité, huiles végétales, gel d'aloé vera...) car les taches blanches -fréquents motifs de consultation- ne sont pas modifiables par un traitement. Seul un dermocorticoïde peut éventuellement être appliqué en cas de phase initiale mais celle-ci passe parfois inaperçue. La prise en charge repose donc plutôt sur la prévention et sur une protection solaire répétée en cas d'exposition.